Les Pirates Des Caraïbes
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 Des ombres sur une immensité noire...

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AuteurMessage
Johannes Wileem
Grand Commandant
Johannes Wileem


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MessageSujet: Des ombres sur une immensité noire...   Des ombres sur une immensité noire... Icon_minitimeMer 20 Aoû - 1:44

De jour, sur l’océan, l’horizon est le même dans toutes les directions. Rien que de l’eau, à perte de vue. Seule une occasionnelle côte rompt la monotonie des voyages en mer. C’est à elle que se raccroche le marin, pour ne pas finir par déprimer de retrouver toujours le même paysage à son réveil. Il est aisé de comprendre la raison pour laquelle la vigie profite le plus possible de la moindre oreille disponible : regarder sans cesse la même immense étendue liquide, à l’affût d’un évènement inhabituel, et ce toute la journée, finit par rendre énervé. Or, il est primordial de garder l’équipage en bonne condition physique et mentale ; sur mer, la moindre erreur d’attention peut être fatale.
Mais c’est bien de nuit que la tâche de marin est la plus difficile, car de nuit l’horizon n’est pas fait d’eau que foule le ciel. Il devient de ténèbres absolues, d’infinité vorace et de bruits exacerbés. Le meilleur des veilleurs devient aveugle lorsque le soir s’achève et que le soleil meurt. Dès lors, le marin ne peut se fier qu’aux faibles et changeantes lumières qui sont allumées d’un bout à l’autre du navire ; à son ouïe, son odorat, et à Dieu. Et ce dernier n’est pas souvent tendre avec les voyageurs en mer. Parfois, l’astre de nuit peut apporter une lueur salvatrice, mais elle est joueuse et infidèle ; souvent les nuages la cachent aux yeux des hommes.
Par une nuit sans lune, au ciel tellement confondu avec l’eau qu’on ne savait plus où commençait le premier et où s’achevait le deuxième, sur un navire battant pavillon hollandais sur lequel même un souvenir de chandelle ne brûlait pas, le marin n’a rien d’autre à faire que de prier pour que son gîte heurte aucun récif ou haut-fond.
Seul un regard extrêmement aguerri aurait été capable de repérer le Donker, qui dans cette situation méritait parfaitement son nom. Le clapotis des vagues contre sa coque était le seul indice de sa présence. Sur le pont, des silhouettes de marins vaquaient à leurs tâches, vérifiant les cordages, mesurant le fond, surveillant poulies et ancres ; et le tout dans un silence presque absolu, excepté d’occasionnels jurons murmurés. De l’arrière du bâtiment arriva une autre ombre, grande, avec un manteau bleu et une épée au côté. Le capitaine Wileem ne dormait presque pas la nuit, et encore moins dans cette situation particulière.
Se dirigeant vers l’avant du vaisseau, Johannes vérifia au passage de son œil que tout était en ordre parfait. Il avait ordonné qu’aucune lumière ne soit allumée ; leur présence devait rester secrète. Pas question d’avoir une avarie dans une position telle que la leur. Alors il guettait le moindre problème dans la mature, les voiles, l’armement. Suivant des yeux les formes furtives de ses hommes, il s’assurait également que personne ne semblait assoupi. C’était un autre risque à ne pas négliger.
Le Donker avait été recruté par une compagnie marchande néerlandaise pour escorter un de ses bâtiments de commerce jusqu’aux Caraïbes. Il était là, à quelques centaines de mètres sur bâbord, semblable à une étoile tombée sur l’océan. C’était le seul endroit illuminé dans cette immensité opaque. Chargé ras la gueule de marchandises en tout genres, il progressait lentement, laborieusement ; pourtant, toutes ses voiles étaient déployées. Un assez bon vent arrière soufflait, qui le propulsait vers sa destination : une île des Provinces Unies située à des kilomètres de Port-Royal. Il suffisait pour le faire avancer poussivement, à la manière d’un animal de labour épuisé après une dure journée de travail ; quant au Donker, il filait comme un marlin, tant et si bien que toute la voilure n’avait pas été déployée.
C’était bien sa vitesse qui avait motivé le recrutement du Donker : il était capable d’intervenir à toute vitesse au cas où on en voudrait au marchand. Ces eaux cristallines et chaudes n’étaient pas seulement le paradis de milliers d’espèces de poissons, de plantes marines, de crustacés et d’oiseaux ; elles constituaient le terrain de chasse préféré des boucaniers et pirates de tout poil.
Les pirates… Précisément ce que Johannes haïssait par-dessus tout. Ils étaient responsables du meurtre de ses parents et de la perte de son œil droit. Si un seul de ces déchets s’avisait de s’approcher du navire marchand, il subirait suffisamment de souffrance et de torture pour lui faire regretter jusqu’à l’existence de sa parenté depuis la naissance de l’humanité. Le capitaine Wileem savait tout à fait assumer sa réputation de bourreau et de psychopathe vis-à-vis des Frères de la Côte ; il s’efforçait même de la faire encore plus s’amplifier. Pas de pitié pour ces saletés de boucaniers : c’était là son credo et il s’y tiendrait jusqu’à sa mort. Il achevait de parcourir le pont du Donker et atteignit la proue.
C’était là qu’il se sentait le mieux sur toute la Terre. De là, Johannes voyait l’horizon infini et l’immensité de la mer. Même maintenant, alors qu’on n’y voyait pas à dix mètres, il devinait vagues et remous de la mer. Lorsqu’il avait fait son apprentissage de marin, de nombreuses années plus tôt, le patron du navire sur lequel il naviguait avait désigné l’étendue bleue et salée comme « une foutue catin que tu peux pas t’empêcher de cavaler, parce que tu l’as dans la peau ». Et le capitaine du Donker était obligé de reconnaître la véracité de ces paroles : la mer était dans son sang d’hollandais ; il ne cesserait jamais de la parcourir.
Même si certains prétendaient le contraire, personne ne connaissait vraiment la mer, tous ses pièges et attentions. Johannes avait plusieurs fois failli perdre la vie à cause d’elle, mais il ne lui en voulait pas. De toute façon, ça n’aurait servi à rien. La mer se moque éperdument des insultes et malédictions qu’on lui lançait à longueur de journée. Le hollandais était serein : il se sentait capable d’éviter la plupart des chienneries que la mer lui réservait.
Comme celle qui approchait un peu sur bâbord.
Le capitaine entendit, tranchant avec le calme des flots, des clapotis qui s’écrasaient contre quelque chose qui devait être un récif. Plissant son œil valide, Johannes devina la forme d’un rocher imposant et déchiqueté comme une feuille de papier sur un champ de tir au mousquet. Sans la moindre hésitation, il annonça d’une voix posée et peu forte :


« Récif à bâbord avant, virez à tribord. »

Quelques instants plus tard, le navire imprima un mouvement vers la droite ; les clapotis s’intensifièrent, et Johannes observa le rocher terrifiant qu’ils laissaient sur leur gauche : on eut dit la gueule béante et vorace d’un quelconque monstre marin venu des profondeurs des abysses. Plusieurs marins se signèrent avant de reprendre le travail. Wileem, pour sa part, se contentait de regarder l’un après l’autre les quarante marins et dix soldats de marine présents sur le pont. Aucun ne paraissait fatigué ou effrayé. Tant mieux. Le capitaine se retourna et observa à nouveau, bras croisés sur la poitrine, l’horizon de noirceur qui emplissait le monde. C’était calme. Très calme. Malgré lui, Johannes se mit à désirer qu’un pirate mal inspiré montre le bout de son vaisseau. Il avait envie d’un peu d’action…
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